vendredi 7 octobre 2016

Pourquoi l’estrambord gagnera les Arènes de Nîmes dimanche !

Pourquoi l’Estrambord gagnera les Arènes de Nîmes dimanche et qu'il faudra y être.

Octobre 2015. A peine le temps de savourer l’exceptionnel quart d’heure de Grecco aux Arènes d’Arles que la Course Camarguaise sombre dans l’angoisse et la tristesse face à la situation dans laquelle l’équipe dirigeante de la Fédération Française de la Course Camarguaise l’a laissé. Un trou financier abyssal, une structure qui n’est plus en mesure d’assumer quoi que ce soit, et l’agrément du ministère des sports quasiment perdu. L’hiver sans biou est déjà long, mais s’imaginer une saison 2016 sans eux c’est un cauchemar.

Octobre 2016. A deux jours de la 65ème Finale du Trophée Taurin, le ciel est bleu et le soleil ressort après l’orage. Un an après la tempête, la Course Camarguaise est belle et bien vivante, et avec elle une nouvelle équipe à sa tête autour de Jacques Mailhan son Président. La tâche était dure, et on attendait avec espoir ce renouveau nécessaire des institutions fédérales. On peut dire que le gros du travail est fait en coulisse, quid donc de ce qu’il s’est passé en piste en 2016?

C’est tout là l’intérêt de nous retrouver aux arènes ce dimanche pour la 65ème finale du Trophée des AS. La saison écoulée semble-t-il dans la dynamique de la restructuration de la FFCC, a donné d’excellents moments d’aficion et de bouvine dans les arènes de Provence et du Languedoc, la cause ? Un homme, mais pas que, une nouvelle génération à la tête des AS.

Joachim Cadenas tout d’abord, a clairement porté sur ses épaules le renouveau en piste de la Course Camarguaise. Ce droitier fougueux, courageux et à la classe indescriptible a triomphé partout où il s’est présenté, il n’a jamais séché face aux meilleurs cocardiers de la saison, et on ne peut que se remémorer ses prestations face à Mignon le Biou d’Or, le terrible Jupiter, ou les brillants et sérieux Pourpier et Scipion. Il réalise pour sa 1ère saison aux AS le triplé si difficile à réaliser (seuls 3 raseteurs l’avaient réalisé jusque-là : Chomel deux fois, Castro et Allouani une fois) de la Cocarde d’Or, la Palme d’Or et le Trophée des AS.

Parce que le renouveau n’arrive jamais seul, une nouvelle génération de talentueux raseteurs a pris les commandes du Trophée des AS, à la plus grande satisfaction des afeciouna et des organisateurs qui ont globalement pu enregistrer des affluences en hausse dans leurs arènes partout où l'effort minimum a été fait sur la qualité du plateau. Ainsi sur les 10 premiers de la saison dernière aux AS, 5 n’y sont plus en 2016 remplacés par l’arrivée des nouveaux AS du crochet. Ziko Katif, Maxime Favier, Jeremy Aliaga, Ilias Benafitou, Medhi Belgourari, Youssef Zekraoui ils amènent tous en piste chacun avec ses qualités un vent d’air frais et une passion qui font du bien à la Course Camarguaise. Associés à des raseteurs d’expériences comme Bastien Four encore dans le top 5 cette année, ou encore Auzolle, Poujol, Ouffe, le résultat en piste s’en fait ressentir et la mayonnaise prend bien plus souvent.

Comment parler de Course Camarguaise sans évoquer ce demi-Dieu que représente le Cocardier pour nous autres afeciouna ? Vous savez, ces Biou que l'on statufie chez nous et que l'on glorifie pour leur bravoure, leur intelligence et pour cette Camargue qu'il honorent si bien. Dans une saison marquée les rapides blessures de taureaux de premier plan (Ratis et Grecco), les interrogations étaient importantes. Mais malgré ces absences, beaucoup de cocardiers de premier plan ont tenu leur place et la dragée haute aux jeunes AS jamais avares de rasets et de rythme. Ainsi Mignon de Cuillé a une nouvelle fois élevé ses prestations avec sa science du placement et de l’anticipation qu’on lui connait et remporte un deuxième biou d’or consécutif. Jupiter de Laurent a fait preuve d’une explosivité et d’une race hors du commun à vous en donner la chair de poule, il vient en juste récompense du travail précieux pour retrouver leur sang d’origine de la famille Laurent. Scipion et Pourpier les deux pensionnaires de Saumade ont eux, sublimé leur royale en offrant des quarts d’heure intenses, mélange de sérieux et d’explosivité qui n’ont pas laissé indifférents les afeciouna. Ça tombe d’ailleurs bien, ces 4 taureaux constituent la colonne vertébrale et la 2ème partie de cette grande finale de dimanche, associés à Ulmet de Blanc auteur d’une saison sérieuse, Banaru du Rhône et Boer de l’Occitane.

Assurément donc, dimanche, tout Nîmois, Gardois, Languedocien, Provençal, Afeciouna qui se respecte devra être aux Arènes pour savourer avec plaisir, ce doux parfum de renouveau qui plane sur la Course Camarguaise.


Jupiter de Laurent lors de son explosif quart d'heure de la Féria de Nîmes 2016

CC.